Pour une approche écologique de la communication interpersonnelle,
des relations humaines et de la santé mentale

Bienvenue !

Les relations humaines à l’épreuve du confinement : une analyse globale à partir du traitement d’un cas concret

L’épisode étrange, effrayant sans doute, mais, comme tous les moments de crise, particulièrement intéressant que nous vivons avec le Covid-19 a le mérite de nous faire découvrir que, comme le réchauffement climatique, les virus se répandent sur la planète au mépris des frontières nationales. Il nous confirme aussi que, face à tout péril grave, la solidarité reste le meilleur rempart.

Le développement d’internet, des réseaux sociaux, la mondialisation des relations virtuelles, la dégradation inquiétante des rapports entre classes sociales et communautés diverses, la perte de la civilité au sein de notre société, l’accroissement des troubles mentaux, de la dépression, le drame grandissant de la solitude et de ses conséquences… tout cela témoigne de l’urgence à développer une alternative à l’individualisme qui fonde notre culture occidentale, et à proposer une méthode et des techniques concrètes pour améliorer les relations humaines et favoriser la coexistence plutôt que de tout miser sur l’existence individuelle.

L’ambition de cet article, est de montrer qu’il existe des outils concrets pour abandonner notre regard individualiste et installer la relation au cœur de notre vision du monde, passer d’un regard centré sur l’existence personnelle à un modèle durable de coexistence.

Liberté ou fraternité ? Un constat pitoyable

Chacun d’entre nous est plus ou moins capable de se forger des relations satisfaisantes au cours de sa vie. Qu’elles soient amicales, amoureuses, sociales ou professionnelles, nous avons tous acquis les bases de compréhension intuitive et l’empathie qui nous permettent de vivre en société. Nos convictions, nos valeurs, nos croyances… nous poussent à réagir d’une façon qui nous semble cohérente, raisonnable la plupart du temps. Et pourtant, que de soucis et de souffrance peut vivre un couple qui n’arrive plus à communiquer, des parents et des enfants (ou des ados) qui n’arrivent plus à se parler, à se côtoyer parfois, des problèmes scolaires qui hantent les soirées familiales, des crises de nerfs, des enfants anxieux, des disputes incessantes pour des bêtises… sans compter la façon dont tout cela impacte la vie personnelle.

On ne parle plus à l’un de ses parents depuis 20 ans et on n’arrive pas à rétablir le contact, on n’ose plus appeler sa mère parce qu’à chaque fois la conversation vire aux reproches…

Et si l’on apprenait à faire mieux, plus fluide, plus confortable, plus reposant ?

John Weakland avait coutume de dire que la vie est une suite de difficultés. Et il est vrai que même si nous avons le sentiment de plutôt bien nous en tirer, il est rare que nous puissions nous dire que tout va bien sans ajouter bien vite « et pourvu que ça dure ! »… Sans vouloir aborder les inévitables malheurs ou accidents susceptibles de se produire et auxquels nous ne pouvons rien la plupart du temps, il est assez rare que les relations avec notre conjoint, nos enfants, nos parents, nos amis, nos voisins ou nos collègues de travail se passent sans difficultés : les incompréhensions, les malentendus, les discussions houleuses ou même les disputes plus ou moins sérieuses avec les uns ou avec les autres peuvent nous pourrir la vie. Heureusement, nous arrivons à retrouver l’apaisement dans la plupart des cas, mais il arrive que certaines de ces relations se dégradent de plus en plus au point que nous n’arrivons à voir comment nous pourrions y remédier… C’est alors le temps de la souffrance liée aux éloignements durables, aux séparations voire aux divorces, avec toutes leurs conséquences qu’il nous faut accepter et gérer tant bien que mal. On perd le contact avec l’un ou l’autre de nos enfants, on reste éloignés de notre père ou de notre mère pendant des périodes interminables, on continue à se battre des années après un divorce houleux, on envisage de changer de lieu de vie pour échapper à un voisin irritable, ou de changer d’emploi parce qu’on ne supporte plus un chef, un collègue, un client parfois…

Et le temps passe, et nous vieillissons, et nous réalisons, parfois trop tard, que la perte de ces relations nous pèse de plus en plus, qu’elle nous attriste et parfois même nous angoisse. Nos petits enfants nous manquent, nos parents décèdent sans que nous puissions leur dire adieu… et tout cela nous laisse bien démunis, bien seuls, submergés par la culpabilité, la honte ou le sentiment d’un gâchis douloureusement irrévocable.

Mais l’est-il vraiment ? Ne sommes-nous pas coupables d’avoir négligé involontairement l’importance de notre relation aux autres, d’avoir exagéré nos différends, d’avoir perdu des amis qui nous laissent comme amputés de notre amour.

La régulation au cœur du processus relationnel

Face à une difficulté ou à un inconfort durable, chacun met en œuvre une série de conduites visant à lui procurer le soulagement. Cependant il arrive que la difficulté perdure voire s’amplifie : notre peur grandit et devient envahissante malgré nos efforts pour l’apaiser, notre relation conjugale se dégrade en dépit de nos tentatives de réconciliation, ou encore nous perdons de plus en plus le contact avec nos enfants alors que nous déployons les moyens les plus créatifs pour nous en rapprocher, etc. Le processus interactionnel s’emballe alors que nous cherchons au contraire à en réduire les effets indésirables.

Mais nous connaissons si peu à ces processus interactionnels ! On ne nous a pas appris ce qu’est vraiment une relation, comment elle se construit, comment elle peut se dégrader et surtout comment on peut la réparer quand elle se détériore. Nous avons tous grandis dans un monde qui accorde la priorité à l’individu, à sa liberté, à son bien-être, comme si ce dernier pouvait s’obtenir dans la solitude. On nous incite à nous déstresser, à devenir zen, à maîtriser nos émotions, à chercher notre épanouissement, notre voie, comme si notre bonheur dépendait uniquement de nous-mêmes, pouvait se construire indépendamment de nos relations…

Et les choses semblent même s’emballer aujourd’hui : chacun pour soi, les relations deviennent surtout virtuelles et le monde qu’on nous promet laisse augurer d’une solitude encore plus profonde, encore plus angoissante.

Notre vie ressemble aujourd’hui à notre planète : nous découvrons, un peu tard, que nous n’en avons pas pris soin, que nous l’avons salie, maltraitée, empoisonnée, et que nous n’avons même plus les moyens de la réparer.

Comme fait remarquer le philosophe chinois Zhao Tingyang : « Etre ou ne pas être avec les autres, là est la question existentielle qu’aujourd’hui Hamlet devrait se poser, parce que la coexistence est devenue la condition nécessaire de l’existence […] Il s’agit de substituer une ontologie de la coexistence à une ontologie de l’existence exclusive, privilégiant le concept de rationalité relationnelle, afin d’évaluer et de réduire la souffrance mutuelle, plutôt qu’une rationalité individuelle qui vise à maximiser les intérêts exclusifs de chacun.1 »

Pour moi, le grand défi va constituer à réaliser que nous sommes tous des habitants de cette planète, que nous devons coopérer, tous ensemble, avec nos différences et nos égoïsmes respectifs, à permettre à ce monde de se poursuivre dans des conditions durables. Mais je pense aussi que cela nécessite un véritable changement de point de vue, un changement en profondeur qui va s’appuyer sur une autre façon de considérer le monde, sur d’autres bases, d’autres prémisses. Que nous devrons apprendre à gérer autrement notre relation aux autres, apprendre à mieux vivre avec nos proches pour pouvoir nous changer profondément nous-mêmes.

Un exemple de dégradation relationnelle… et sa régulation paradoxale

Dans cet article, je voudrais illustrer cette nouvelle « écologie des relations humaines » que je souhaite promouvoir par un exemple concret tout récent. Il concerne les relations familiales ou plus précisément la dégradation des relations entre un couple de parents et une enfant amplifiée par la période de confinement que nous vivons aujourd’hui.

Un couple est venu me consulter il y a quelques semaines, le Convid-19 commençait à faire ses premières victimes. Ils avaient deux enfants, un petit garçon de trois ans et une fille de huit ans. C’est celle-ci qui était à l’origine de leur demande d’aide. Elle leur causait du souci depuis « toujours », c’est-à-dire que déjà à la crèche elle mordait les mollets des enfants, se rebellait quand on lui faisait des remarques, bref n’était pas docile et s’opposait aux adultes. Au moment de la scolariser, les parents avaient immédiatement pensé à la mettre dans une école censée pouvoir s’occuper de ce genre d’enfant rebelle, une pédagogie plus individualisée, mais là encore elle avait trouvé le moyen de se distinguer parce que, expliquaient les parents « il n’y avait pas assez de cadre pour elle »… Aujourd’hui, après avoir perdu une année scolaire à cause de son comportement, elle avait réintégré une école « normale », et les parents s’en réjouissaient parce qu’elle avait rattrapé tout son retard et était particulièrement fière d’avoir de très bonnes notes, même si son comportement continuait à poser problème à certains instits… Pas à tous, heureusement, et la dernière en date « savait s’y prendre ». A la maison, la situation n’était malheureusement pas meilleure et les parents avaient atteint leurs limites. Elle s’opposait à tous les ordres un peu directs, elle se braquait tout de suite, surtout quand on devait lui dire « non »… Bref, le tableau clinique parfait de l’enfant « opposant », hyperactif avec déficit de l’attention s’il faut absolument lui coller une étiquette psychiatrique. La maman était particulièrement à bout, même si le père avouait avoir lui aussi des difficultés similaires avec la petite, mais, comme il était moins présent il était moins confronté aux crises qui se déroulaient systématiquement au moment des devoirs, à table ou au moment du coucher. Les parents reconnaissaient cependant que la petite pouvait se montrer gentille et même tendre avec son petit frère, même si parfois elle pouvait se disputer assez fort avec lui pour la possession d’un jouet ou une autre broutille du même genre. Les escalades pouvaient être épiques : la maman intervenait pour demander à la petite Sophie de faire ou pour arrêter de faire quelque chose. L’enfant refusait obstinément, en prenant une mine outrée comme si c’était elle qui était maltraitée. Cela mettait la maman hors d’elle : tant d’injustice, tant de mépris de la part de sa fille, une telle absence de reconnaissance de tous les efforts fournis, des repas, du nettoyage de la maison, de l’attention quotidienne, des vêtements achetés, lavés, rangés, etc, bref tout le travail invisible du parent dévoué à ses enfants, tout cela semblait complètement ignoré, balayé, anéanti ; et il ne restait que le refus complet de satisfaire une simple demande de solidarité de la part de la maman. Le père, quant à lui, se montrait plus ferme lorsque la petite Sophie lui résistait. Il se fâchait plus vite et utilisait bien plus rapidement la seule solution qui portait ses fruits, à savoir la prendre de force et la mettre dans sa chambre en lui interdisant d’en sortir. Il arrivait ainsi à « gagner » certains combats, mais devait lui aussi reconnaître que, dans l’ensemble, cela n’était qu’une vengeance d’adulte qui le laissait lui-même meurtri. Sophie pouvait ainsi passer une heure dans sa chambre et finissait par en ressortir tranquille, comme si rien ne s’était passé, et se montrait alors d’une gentillesse que la maman avait du mal à accepter après avoir été mise en échec dans son désir de l’éduquer, dans son rôle de mère. Et puis, il y avait le petit frère à protéger parce que même si Sophie pouvait lui témoigner de l’affection et même jouer et rire avec lui, il lui arrivait aussi de se montrer brutale, de lui arracher les jouets qu’il voulait, de le pousser, et de le laisser en pleurs parce qu’elle finissait toujours, bien sûr vu la différence d’âge, par être plus forte que lui.

Il arrivait régulièrement que les parents se disputent suite aux crises de Sophie. La maman s’énervait tellement qu’elle finissait par empoigner sa fille, lui hurlait dessus. Le papa venait alors à la rescousse pour éviter que la situation dégénère, essayait de calmer sa femme, prenait le relai et détournait l’attention et, parfois, arrivait à résoudre le problème. Mais sa femme était encore plus frustrée de ne pas y arriver seule, et, du coup, elle en voulait à son mari. Ils se disputaient de plus en plus souvent tellement la tension restait forte dans la maison. Ils avaient bien envoyé leur fille « chez le psy » depuis quelques mois, mais la petite était bien contente d’y aller, faisait des dessins, parlait de tout et de rien avec la psychologue, mais bien que celle-ci leur disait que les choses évoluaient, les parents ne voyaient toujours aucune amélioration. Ils envisageaient donc de la conduire chez un psychiatre qui pourrait prescrire des médicaments pour la calmer. Mais ils n’aimaient quand même pas trop l’idée de donner des psychotropes à leur enfant et c’est pourquoi leur médecin traitant leur avait conseillé de venir me consulter.

Voyant l’ampleur que prenaient les escalades, j’avais préconisé à la fin de la première séance, de ne pas intervenir directement pour arrêter les comportements d’opposition de Sophie, mais, au contraire, de se munir d’un carnet et de se contenter de les observer avec intérêt et de les décrire, tout simplement, afin que nous puissions en parler lors de la deuxième séance et établir un plan d’action en fonction des priorités qui se dégageraient de leurs notes. Bien sûr, ce « conseil » avait déjà pour objectif d’éviter les escalades et de bloquer l’énervement des parents en le canalisant à travers l’écriture. La perspective du confinement à quatre les effrayait beaucoup. La semaine suivante, les parents revinrent en disant quand même que l’exercice demandé les avait aidés, d’une part parce qu’au début cela avait fait cesser très rapidement les crises mais qu’ils avaient surtout mesuré à quel point cette situation menaçait leur couple. La maman avait suggéré à son mari de divorcer afin de pouvoir retrouver un peu de sérénité au moins une semaine sur deux ! Les notes avaient aussi permis de mieux percevoir ce qui était le plus insupportable, en particulier pour la maman : les moues méprisantes de sa fille après ses réflexions – qui la rendaient littéralement folle de colère ! – et aussi le fait que Sophie rouspétait à chaque fois qu’il fallait se mettre au travail scolaire. La maman n’arrivait pas à comprendre ni même à admettre cela, surtout qu’elle savait à quel point Sophie était contente et fière de ses bons résultats à l’école. A chaque fois, il fallait insister, presque implorer pour qu’elle daigne se mettre au travail et encore, il fallait qu’elle la surveille sans cesse, qu’elle la secoue, lui demande de rester concentrée, sinon elle était distraite et n’avançait pas !

Après avoir reconnu et accepté avec bienveillance la saturation de cette maman dépassée, compris et accepté que l’idée d’un divorce était une issue virtuelle permettant un soulagement immédiat mais que cette solution radicale n’était pas le désir premier du couple, le tableau relationnel était très clair pour le thérapeute relationnel que je suis. Il était urgent d’interrompre l’escalade symétrique qui entrainait la maman (et parfois son mari aussi d’ailleurs) à quitter son rang de parent pour devenir une adversaire du niveau de sa fille. L’enfant avait découvert qu’elle avait la capacité de déstabiliser sa mère, ce qui lui donnait à la fois un sentiment de toute puissance mais aussi risquait de l’insécuriser puisque ses parents n’étaient plus capables d’exercer leur contrôle de parents protecteurs ! Il fallait agir vite et je leur proposais donc le plan d’action suivant : à chaque fois que la petite faisait la « moue insupportable », la maman (ou le papa selon les cas) allait prendre son Smartphone, demander à la petite de garder la pause « pour pouvoir commencer la plus belle des collections de grimaces d’enfants » de toute la famille ; si la petite s’arrêtait, les parents devaient se montrer déçus et insister pour qu’elle refasse la moue pour qu’ils puissent prendre la photo (« ah mais non, tu triches, refais la grimace que tu viens de faire, s’il te plait – oui mais elle était plus laide tout à l’heure, applique-toi ». Tout cela dans la bonne humeur, juste pour pouvoir exposer les meilleures grimaces dans le hall de l’appartement à la fin du confinement. La deuxième chose que je leur proposais concernait les travaux scolaires. Je proposais à la maman d’appeler Sophie comme d’habitude pour faire ses devoirs, mais, si la petite se plaignait, traînait ou refusait de s’y mettre, la maman devait simplement lui dire tout de suite : « Bon, puisque tu ne veux pas étudier, alors referme immédiatement tes cahiers, range ton cartable et va jouer. Non, non, ce n’est pas important que tes notes soient mauvaises, après tout, c’est toi qui es concernée et si cela ne te dérange pas, cela ne me dérange pas non plus. Personne n’est obligé de réussir sa scolarité s’il ne le souhaite pas ! » J’insistais sur le fait que la petite risquait d’être déconcertée, qu’elle accepterait sans doute l’injonction de la maman dans un premier temps mais qu’il fallait attendre que Sophie elle-même doive insister pour faire ses devoirs et surtout ne pas la féliciter si elle s’y mettait, juste considérer cela comme une « obligation normale »…

Comme vous le voyez, les « tâches » proposées aux parents ne sont pas des « trucs » pour piéger la petite fille, cela serait de la vengeance stupide et malveillante, mais bien des injonctions permettant aux parents de rétablir une relation complémentaire cohérente avec leur fille, et interrompre les escalades symétriques délétères pour l’avenir des relations familiales, et peut-être même susceptibles de provoquer un éclatement de la cellule familiale. Ce qui est essentiel, c’est que l’on n’en reste pas à des conseils compréhensibles mais impraticables tels que des explications auxquelles tout le monde adhère mais que personne n’arrive à mettre en pratique : « Vous comprenez, il faut que vous repreniez le contrôle, que vous redeveniez des parents, que vous ne laissiez pas votre fille prendre le pouvoir à la maison, etc… «  toutes choses que les parents sont bien sûr capables de comprendre mais incapables de mettre en œuvre lorsqu’ils sont emportés par l’émotion, la colère en l’occurrence, que génère le comportement de leur fille. Une thérapie (ou même un coaching de vie) uniquement « rationnelle » n’est d’aucune utilité dans un cas comme celui-là, au contraire, elle pourrait même aggraver les choses puisque les parents pourraient accepter le diagnostic et les conseils du thérapeute mais comme ils n’arriveraient pas à les mettre en pratique, ils pourraient en plus se sentir coupables de leur impuissance.

L’effet de ces injonctions « paradoxales » (comme les a formalisées l’équipe de Palo Alto puis la thérapie systémique et stratégique) qui ont été utilisées dans cette intervention est quasiment immédiat. La semaine suivante, Sophie avait arrêté la plupart de ses comportements d’opposition. Bien sûr, elle avait encore tendance à discuter les ordres des parents, mais nous envisageâmes alors ensemble la façon d’éviter les explications et les justifications interminables, et les parents en furent soulagés, de même que Sophie.

Je voudrais laisser à votre réflexion la question de la nature du trouble présenté par cette enfant… Etait-elle vraiment une « enfant opposante » ? Etait-ce sa « nature » ? Mais alors comment cette nature a-t-elle pu se dissoudre par le changement de la relation entre ses parents et elle ?

En conclusion…

Aujourd’hui, le domaine des relations humaines fait un peu figure de « paradis perdu » comme s’il représentait l’entrée dans l’univers de la spontanéité, de la vérité, de l’empathie, de la reconnaissance de notre condition commune, bref, le monde de l’amour du prochain ! Nous sommes touchés lorsqu’un ami nous écoute, nous sommes heureux lorsqu’un autre nous remercie de l’avoir écouté, nous rêvons de relations authentiques, d’amour inconditionnel, de réparation des préjudices de la vie, nous nous mettons à apprécier le récit des difficultés des autres et nous sentons bien de les avoir soulagés, du moins temporairement. On nous remercie pour nos suggestions judicieuses, pour notre empathie libératrice, pour notre patience et notre dévouement. Nous comparons la « vérité » de ces échanges spontanés à la rudesse, voire à la cruauté des relations au travail : les conflits, les coups bas, la compétition à tout crin, la méchanceté, la jalousie, la duplicité, la trahison, la mauvaise foi… Nous avons soif d’idéal relationnel, pour paraphraser Souchon… Nous en faisons un refuge pour nous protéger de la jungle des affaires, de la violence des rapports commerciaux, du monde impitoyable de la politique. Mais nous découvrons vite qu’il existe un versant inconnu à la relation d’aide lorsqu’elle se professionnalise, que dans le domaine de l’aide à autrui la bonne volonté ne suffit pas, que beaucoup de nos aidés ne veulent pas de cette aide, qu’il s’y opposent même parfois. Nous découvrons que les bons conseils ne sont pas suivis, que les plaintes continuent, que notre aide n’est pas efficace, que le service que nous souhaitons rendre se transforme en jeu de dupes… et c’est alors que nous découvrons la complexité des rapports humains et notre ignorance relationnelle. Nous avons tendance à déterminer qui est responsable de l’échec et nos conclusions vont soit dans le sens de nous accuser nous-mêmes de notre incompétence, soit d’accuser l’autre de résistance, de sabotage, voire de lui attribuer alors des caractéristiques discriminatoires : ils deviennent « pervers », « paranos », « obsessionnels », « accros »… et il faut alors s’en protéger.

Il ne nous vient pas à l’esprit de penser que, peut-être que notre conduite est liée à la leur, que nous participons eux et nous à un jeu que nous ne comprenons pas, que notre relation pourrait évoluer autrement si nous acceptions d’en voir les conséquences et d’en tenir compte à l’avenir.

L’intervention décrite dans cet article ne représente qu’un petit exemple de l’ouverture que propose notre approche écologique et pragmatique des relations humaines. Celle-ci s’appuie, notamment, sur une évolution et un élargissement des travaux de Gregory Bateson, de l’Ecole de Palo Alto, d’ Écologie de l’esprit (Dr. J.-J. Wittezaele), du Centre de thérapie stratégique d’Arezzo (Prof. G. Nardone), et de la philosophie de Zhao Tingyang ; dans son ensemble, cette nouvelle approche relationnelle souhaite jeter les bases pragmatiques d’un nouvel « art de vivre ensemble ».

Xhierfomont, le 30 mars 2020.

Les vétérans reprennent du service : un geste courageux pour la patrie!

Le colonel Eisenhoover, président de l’association des Vétérans du Viet-Nam, vient de lancer une campagne pour aider les Etats-Unis à surmonter la crise liée à la diffusion du coronavirus.

Sur le blog de l’association, il a publié une pétition demandant à tous les vétérans américains de se mobiliser pour empêcher un effondrement de l’économie américaine. Il propose à tous les volontaires désireux de démontrer leur patriotisme de se réunir, dans les différents états et de créer une chaîne de solidarité pour aider le pays. « Nous sommes la pays des braves, a-t-il déclaré, et nous devons faire en sorte de délivrer le pays du risque de voir notre puissance mise en péril par cet ennemi invisible, le Covid-19! Je propose donc que nous servions de cible privilégiée pour attirer le virus et en délivrer la jeunesse. Loin de nous plier à un confinement délétère pour notre mode de vie et nos industriels, nous allons former une chaine humaine composée de tous les anciens combattants qui ont survécu aux guerres du passé, et nous battre une dernière fois pour sauver la nation de la catastrophe! » Il a ajouté que ce geste de bravoure vaudrait à chacun l’estime de toutes les forces vives de la nation. « Non seulement nous arriverons ainsi à faire en sorte que le reste de la population puisse être immunisée sans trop de denger pour leur santé, mais en plus, en sacrifiant notre propre vie, nous éviterons le paiement des pensions de notre population vieillissante et nous enrayerons par la même occasion les migrations galopantes. » Il a ajouté, dans le langage fleuri qui a fait saz réputation: « C’est pas un petit virus chinetoque à la con qui va venir faire chier l’Amérique!"

Donald Trump a félicité le colonel Eisenhoover de cette initiative qu’il a qualifiée d’exceptionnelle, lui promettant que toute sa famille serait mise à l’abri financièrement à la suite de son éventuel décès et qu’il serait enterré avec les honneurs de la Nation. Le Washington Post a immédiatement félicité Donald Trump et lui a proposé d’être à la tête du cortège qui partira de Times Square et qui sera ensuite relayé dans les différents Etats.

God bless America !

On respire enfin…

Xhierfomont, le 30 mars 2020.

    Team Member

    Jean-Jacques Wittezaele

    Docteur en psychologie
    et psychothérapeute




Contactez-nous :

Adresse

Écologie de l'Esprit S.P.R.L.

Xhierfomont, 59 • B - 4987 Stoumont

Jean-Jacques

jean-jacques.wittezaele@ecologie-esprit.com

+32 496 54 56 86

Catherine

catherine.santschi@ecologie-esprit.com

+32 499 69 06 02